Ar-Rahmân, Ar-Rahîm

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Ar-Rahmân, Ar-Rahîm  

(Le Clément, Le Miséricordieux)  


Ar-rahmân est un adjectif dérivé du verbe rahima. Le nom rahma qui est aussi un dérivé de ce verbe signifie la tendresse et la bonté. 

Le verbe tarâhama, qui est issu lui aussi du radical rhm, signifie faire preuve de bonté les uns envers les autres. 

Le nom rahim, un autre dérivé de cette même racine rhm, désigne la parenté. 

Arrahmân est un nom des noms de Dieu ; il lui est exclusivement réservé. Aucun homme n’a le droit d’en faire son nom ou l’attribuer au siens. 

Dans le verset coranique : « Dis : Invoquez Allah ou invoquez arrahmân (Le Tout Miséricordieux)… », Dieu a mis le nom Allâh au même niveau qu’arrahmân, ce qui dénote son statut très élevé. 

Avant d’être un nom de Dieu, arahmân est un adjectif intensif ayant un sens plus fort qu’un adjectif ordinaire du même sens. 

Arrahîm est aussi un dérivé du verbe rahima. Arrahmân et arrahm sont deux adjectifs intensifs – mais les seuls – issu du verbe rahima. 

La différence entre râhim, rahmân et rahîm est que le premier est un adjectif ordinaire signifiant bon et tendre ; alors que les deux autres sont des adjectifs intensifs qui sont employés lorsqu’il s’agit de Dieu. 

Dieu est considéré comme le rahmân de la vie présente et le rahîm de la vie future. 

Cependant, il ne s’agit pas du tout de la variation d’intensité des attributs de Dieu. Dieu n’est pas plus ou moins miséricordieux (rahîm ou rahmân) selon le cas, mais ses attributs désignent toujours le plus haut degré de perfection.  

C’est, en fait, le contexte du verset coranique qui détermine l’usage de tel ou tel attribut. 

Nous avons dit que Dieu était le rahmân de la vie présente car le nombre des créatures qui bénéficient de sa bonté est impressionnant. Dans la vie présente, la bonté de Dieu est attribuée à tous, sans distinction. Qu’ils soient croyants, pervers ou mécréants, ils bénéficient tous des moyens de subsistance que Dieu leur fournit. De plus, ils jouissent tous d’un sursis qui leur donne la possibilité de se ressaisir si leur vie n’est pas conforme aux enseignements de Dieu. Cependant, dans la vie future, Dieu ne sera rahîm (Miséricordieux) qu’envers les croyants. Les mécréants et les polythéistes seront chassés de la miséricorde. 

Dans la vie future, moins de gens bénéficieront donc de la miséricorde de Dieu que dans la vie présente. Pourquoi est-ce alors un attribut d’intensité qui est employé à propos de la vie future ? 

L’usage de l’attribut arrahîm n’est pas lié au nombre de ceux qui bénéficient de sa miséricorde, mais à l’abondance des dons à leur caractère éternel. 

Par ailleurs, la miséricorde de Dieu renferme en son sein de nombreuses qualités divines. 

Dire que Dieu est rahîm c’est sous-entendre qu’il est une source de pardon, Donateur, Pourvoyeur de richesse, Reconnaissant, Généreux, Créateur, Guide, Indulgent et celui qui revient sans cesse vers les repentant. 

La miséricorde de Dieu enveloppe ses créatures depuis leur apparition dans l’univers jusqu’au jour où elles comparaîtront devant Lui. C’est alors qu’elles recevront leur rétribution ; ce sera, le Paradis ou l’Enfer ; 

Dieu a fait preuve d’une grande bonté envers nous lorsqu’Il nous a créés du néant, sans que nous n’ayons eu quelque passé que se soit comme créature. Nous ne lui avions même pas demandé cette faveur car nous n’étions rien et nous n’avions jamais existé auparavant pour pouvoir lui formuler une telle demande. 

Il le dit lui-même dans le Coran : « Ne s’est-il pas écoulé pour l’homme un laps de temps durant lequel il n’était pas quelque chose dont on fasse mention ? » (S76, V1) 

Cependant, la bonté de Dieu à notre égard ne se manifeste pas seulement dans le fait de nous avoir créés à partir du néant, mais aussi de nous avoir préparé le terrain avant même de nous créer. 

En effet, il a aménagé pour nous, par Sa Grâce, un monde extraordinaire organisé et pourvu de toute chose ; un monde où tout est minutieusement calculé, où rien ai laissé au hasard. 

Le soleil a une distance idéale de la terre pour la réchauffer et contribuer au développement et à l’épanouissement des êtres vivants qui s’y trouvent. Il n’est ni trop loin, ni trop près d’elle car alors on y gèlerait, dans le premier cas, et on y étoufferait, dans le deuxième. 

L’air renferme la quantité nécessaire d’oxygène pour notre respiration ainsi que pour l’oxydation des aliments qui fourniront au corps l’énergie nécessaire pour assumer ses activités. 

L’eau, qui est la source de toute vie et couvre la plus grande partie du globe terrestre, garantit le renouvellement des espèces et fournit toutes sortes de bienfaits aux hommes, tels que l’hygiène, la purification rituelle, etc… 

Le sol renferme toutes sortes de richesse qui permettent aux hommes de se développer et de se doter de toutes sortes de moyens pour mieux maîtriser la nature. 

Toutes ces richesses ne sont pas là par hasard comme s’imaginent certains esprit ignorants, mais on été préparées bien avant la venue de l’homme pour lui garantir une vie à l’abri du besoin et pour qu’il fasse preuve, à travers elles, de reconnaissance envers Son Seigneur. 

Toutes ces richesses ont une seule provenance, Dieu, le seul qui puisse connaître les besoins de ses créatures avant même de les créer. 

Il déclare avec force, dans le Coran : « Dieu est le Créateur de toute chose et c’est lui qui en est le Protecteur ». (S39, V62) 

Etre le protecteur de toute chose c’est, entre autre, la maintenir en vie ou la faire revivre. 

C’est précisément ce qu’il fait là où la sécheresse sévit : « Considère les traces de la miséricorde de Dieu et comment il fait revivre la terre après la mort ». (S30, V50) 

Etre Protecteur c’est aussi garantir le renouvellement de l’activité. 

En instituant la nuit, comme période de repos, et le jour, comme période d’activité, Dieu a permis à l’énergie humaine de se renouveler chaque jour et à l’homme de se remettre au travail au meilleur de sa forme : « Dans sa miséricorde, il a disposé pour vous la nuit pour que vous vous reposiez et le jour pour que vous recherchiez ses bienfaits ». (S28, V73) 

Sa miséricorde envers les hommes s’est aussi manifestée par l’envoie de messagers munis de messages afin de le faire sortir des ténèbres à la lumière. 

Il a ensuite envoyé Mohammed comme dernier messager et comme miséricorde, porteur d’un message destiné a monde entier et qui restera en vigueur jusqu’à la fin du monde : « Voici un livre béni que nous avons fait descendre : suivez-le donc ; craigne Dieu ! Peut-être vous sera-t-il fait miséricorde. » (S6, V155) 

« Etes-vous étonnés que, par l’intermédiaire d’un homme issu de vous, un Rappel de votre Seigneur vous soit parvenu, pour vous avertir et pour que vous craigniez Dieu ? Peut-être vous sera-t-il fait miséricorde ». (S7, V63) 

Le Messager de Dieu, Mohamed qui est lui-même une miséricorde venant de Dieu, est porteur d’une autre miséricorde à l’adresse du monde entier, en l’occurrence le Coran, qui est plein de miracle ultime de Dieu. 

Ce livre, qui renferme la parole de Dieu, est destiné à combattre les croyances rétrogrades basées sur les doutes et les illusions et à diriger les hommes vers la vraie foi en Dieu, celle qui ne se renferme que de certitude. 

Tous ceux qui ont étudié le Coran, qui y ont cru puis se sont conformés à ses enseignements y puisent la lumière, le remède et la quiétude, comme l’a dit notre Seigneur dans plusieurs versets : 

« Nous avons fait descendre le Livre sur toi, comme un éclaircissement de toute chose, une Direction, une Miséricorde et une bonne nouvelle pour ceux qui se sont soumis ». (S16, V89) 

« Oui, Nous leur avons apporté un Livre que Nous avons expliqué de manière éclairée ; Nous en avons fait une Direction et une Miséricorde pour un peuple qui croit ». (S7, V52) 

« Voici les versets du Livre sage ; une Direction et une Miséricorde pour ceux qui font le bien ». (S31, V2-3) 

Pour accéder à sa miséricorde, il nous a indiqué la voie à suivre : « La miséricorde de Dieu est proche de ceux qui font le bien ». (S7, V56) 

Ce sont, en effet, ceux qui font le bien qui peuvent prétendre à sa miséricorde et à sa protection le Jour de la Résurrection, lorsque les hommes comparaîtront devant leur Seigneur, terriblement angoissés à l’idée de répondre de leurs actes. 

Cette protection divine tant convoitée, Dieu l’accorde à ses sincères serviteurs dans cette vie et dans l’autre. Il l’a accordée à ses messagers et leurs compagnons confrontés à leurs peuples hostiles aux messages de Dieu : 

« Nous l’avons sauvé (Le Prophète Salih), lui et les siens, par une miséricorde venue de Nous. Nous avons exterminé ceux qui traitaient Nos signes de mensonges et qui n’étaient pas croyants ». (S7, V72) 

« Lorsque Notre ordre vint, Nous avons sauvé de l’opprobre de ce jour, et par un effet de Notre miséricorde, Salih et ceux qui avaient cru avec lui. Ton Seigneur est fort, Il est le Tout-Puissant ». (S11, V66) 

« Lorsque vint Notre ordre, Nous avons sauvé, par un effet de Notre miséricorde, Chuaïb et, avec lui, ceux qui avaient cru. Le Cri saisit ceux qui avaient été injuste et, le matin suivant, ils gisaient dans leur demeures ». (S11, V94) 

Nous n’oublierons pas de mentionner « hommes de la caverne » que Dieu cite en exemple pour leur foi juste et sincère qui se concrétise par l’acte et la parole et qui leur ouvre les portes de la miséricorde de Dieu et de Sa grâce. 

L’histoire des hommes de la caverne est celle d’un groupe de croyants qui fuient leurs tyrans de chefs qui veulent leur imposer leur incrédulité. 

Ils se cachent alors dans une caverne pour préserver leur foi. 

Dieu dit à leur propos : « Ce sont des jeunes gens qui croyaient en leur Seigneur et nous les avions affermis dans la voie droite ». (S18, V13) 

Grâce à cette information coranique nous savons que ces croyants n’étaient ni des vieillards, ni des enfants, mais des jeunes gens à la fleur de l’âge. Devant la tyrannie de leurs chefs mécréants, ils ont voulu préserver, coûte que coûte, leur foi en Dieu et ont, pour cela, bénéficié de la protection de Dieu et de son appui, et leur foi s’en est trouvée renforcées, par la grâce de Dieu : « Quant à ceux qui sont déjà dans la bonne direction, Dieu les dirige encore mieux et leur inspire une crainte révérencielle ». (S47, V17) 

Notre Seigneur veut nous rappeler ici qu’il se charge de diriger le croyant et d’augmenter sa foi. 

Les jeunes gens de la caverne ont préféré tout quitté et se réfugier dans une caverne, avec toutes les difficultés que cela implique, pour se mettre à l’abri des représailles de leurs chefs tortionnaire à cause de leur foi. 

Ils ont sacrifié leur confort pour la cause de Dieu : « Lorsque vous vous serez séparés de ces gens-là et de ceux qu’ils adorent en dehors de Dieu, réfugiez-vous dans la caverne ; votre Seigneur répandra alors sa miséricorde sur vous et il réglera votre sort dans les meilleures conditions ». (S18, V16) 

Dieu veut vous montrer à travers ce verset que malgré l’exiguïté et l’isolement de cette caverne, il est capable d’y répandre sa miséricorde et d’y faire régner le bien-être. Cela nous démontre aussi que tout croyant qui se retire pour sauver sa foi des dangers de la persécution, trouvera les portes des bienfaits de Dieu grandes ouvertes et ne souffrira jamais ni du besoin, ni de l’isolement. 

La proximité de Dieu lui fournira la chaleur, la convivialité et la quiétude. 

En récompense de leur louable effort, Dieu a garantit, aux jeunes gens de la caverne, une suffisance alimentaire, une sécurité par rapport au monde extérieur et une tranquillité intérieure. 

Il a mis en œuvre, pour eux, toutes sortes de signes pour leur garantir une protection maximale. 

Le Prophète de Dieu, Job (Ayyoub) est, lui aussi, un exemple exceptionnel de la foi en Dieu. 

Malgré la souffrance particulièrement intense qu’il a endurée, il n’a cessé de s’en remettre à Dieu et de Lui faire confiance, ce qui lui a valu une excellente récompense de Son Seigneur et une transformation totale de son état. 

Voici ce que dit de lui le Coran : « …Et Job qui implora Son Seigneur : le mal m’a fortement affecté, Seigneur, et cependant, Tu es le plus Miséricordieux de ceux qui font Miséricorde ! Nous avons répondu à son appel ; Nous avons écarté de lui le mal ; Nous avons rétabli sa famille et nous l’avons rendue deux fois plus nombreuse par l’effet de Notre miséricorde et comme un rappel pour ceux qui Nous servent ».(S21, V83-84) 

D’autres prophètes, tels qu’Ismaël, Idriss et Dhou-l Kifl, ont bénéficié, pour ce même dévouement à Dieu et cette même confiance en lui, de ce même traitement de faveur de la part de leur Seigneur : « … Et Ismaël, Idriss et Dhou-l-Kifl… Tous firent montrer de patience. Nous les avons fais entrer dans Notre miséricorde : Ils sont au nombre des justes ». (S21, V85-86) 

La miséricorde de Dieu ne se limite pas aux croyants obéissants, mais elle s’étend à leur descendance de manière à rassurer ses sincères serviteurs et à leur épargner les soucis et les angoisses pour les enfants. 

C’est de cela qu’il s’agit dans l’histoire de l’homme pieux et du mur que nous raconte le verset coranique suivant : « Quant au mur : il appartenait à deux garçons orphelins, originaires de cette vile. Au dessous de ce mur se trouve enfoui un trésor qui leur est destiné. Leur père était un homme juste et Ton Seigneur a voulu qu’ils découvrent leur trésor à leur majorité comme une miséricorde de Ton Seigneur ». (S18, V82) 

Publié dans Croyance

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